Reportage : la Mauritanie est un pays de destination et de transit majeur en Afrique de l’Ouest
Un profil migratoire de la Mauritanie publié aujourd’hui par
l’OIM indique que ce dernier demeure un pays de destination et de
transit majeur pour les migrants d’Afrique subsaharienne.
D’après le rapport, 84% des quelque 100 000 migrants
principalement en situation irrégulière qui vivent
actuellement en Mauritanie sont originaires des pays voisins,
notamment du Sénégal (38%) et du Mali (28%), mais
également de la Gambie, de la Côte-d’Ivoire et de
Guinée-Bissau.
Ce nombre inclut les migrants qui travaillent dans le secteur
informel de l’économie mauritanienne et les migrants qui
transitent par la Mauritanie pour se rendre en Europe en passant
par les Iles Canaries.
Le rapport indique que 87% des migrants qui travaillent dans la
capitale Nouakchott, dans le centre commercial de Nouadhibou et
dans la ville frontalière de Rosso au sud-ouest du pays,
sont employés illégalement, principalement en tant
que travailleurs domestiques, petits commerçants et
chauffeurs ou bien dans les secteurs de l’agriculture, de la
pêche ou de l’industrie de transformation alimentaire.
Le profil migratoire fait remarquer qu’en 2008, environ 100 000
Mauritaniens avaient émigré à
l’étranger, principalement en Afrique de l’Ouest (65,6%) et
en Europe (20,6%) mais également en Afrique centrale (2,4%),
en Amérique du Nord (2,5%) et dans les pays du Golfe
(0,3%).
Plus de la moitié des émigrants mauritaniens ont
un niveau d’éducation faible. Les émigrants hautement
qualifiés ne représentent en effet que 12% du total
de ceux qui quittent le pays, ce qui conduit à une fuite des
cerveaux limitée.
L’émigration de Mauritaniens est principalement due aux
faibles possibilités d’emploi dans l’économie
nationale et à la saturation du secteur informel, ce qui
pousse un nombre croissant de jeunes non qualifiés et sans
emploi à émigrer.
Le rapport souligne le fait que les rapatriements de fonds
jouent un rôle essentiel dans l’amélioration du niveau
de vie des familles restées au pays, même si les fonds
rapatriés s’élevaient à 2 millions de dollars
en 2008, soit 0,1 pourcent du PIB du pays.
Le profil migratoire de l’OIM en Mauritanie, financé par
l’Union Européenne, l’agence belge de coopération au
développement et l’Office fédéral suisse des
Migrations, recommande à la Mauritanie d’intégrer la
migration dans leurs documents de stratégie pour la
réduction de la pauvreté et d’intensifier leurs
efforts pour exploiter le potentiel de développement de sa
diaspora.
Il souligne également que les questions migratoires
clés qui émergent, notamment la gestion
appropriée de la main-d’uvre, ne peuvent être
abordées de manière satisfaisante en raison du cadre
juridique actuel et du manque persistant de données fiables
sur les tendances migratoires actuelles.