Plus de 700 migrants secourus durant le week-end en Méditerranée
Plus de 700 personnes ont été secourues tout au long de ce week-end en Méditerranée centrale, notamment au large de Malte et de la Libye. Cet été, le nombre de morts bat des records dans cette zone maritime.
Depuis samedi, six sauvetages ont été effectués dans les eaux internationales dont le dernier, dimanche après-midi, a permis de porter secours à 106 personnes se trouvant dans un bateau surchargé au large de Malte, a annoncé l’ONG européenne SOS Méditerranée. L’embarcation en détresse avait été repérée par le navire de l’ONG allemande Sea-Watch.
Cette opération est intervenue quelques heures seulement après que l’Ocean Viking ainsi que les bateaux de Sea-Watch et de l’ONG allemande ResQship étaient venus en aide dans la nuit de samedi à dimanche à plus de 400 personnes en perdition en Méditerranée centrale. Cette opération de sauvetage, explique Sophie Beau, directrice de l’association SOS Méditerranée, jointe par Sylvie Koffi, a été « très critique parce qu’il y a eu un bateau en détresse avec 400 personnes à bord qui menaçait de couler. »
Les rescapés ont ensuite été répartis sur le Sea-Watch3 et l’Ocean Viking pour y recevoir notamment des soins.
Depuis samedi, l’Ocean Viking en est à sa sixième opération de secours. Le navire qui avait déjà recueilli 196 personnes au cours de différents sauvetages au large de la Libye samedi, compte désormais à son bord 555 rescapés avec les deux opérations de dimanche. « Au total, nous avons 555 personnes qui ont été secourues par les équipes de l’Ocean Viking qui sont à bord, en sécurité, mais dans un état de très très grande fatigue, voire d’épuisement. »
Parmi eux figurent 22 nationalités en provenance du Bangladesh, de l’Afrique de l’Ouest et centrale, au moins 28 femmes, dont deux sont enceintes, et 81 mineurs, dont 66 non accompagnés. Il n’est pas encore déterminé dans quel port « sûr » ces personnes pourront débarquer.
« Il y a eu en fait une fenêtre météo de temps calme sur ces deux jours, qui a poussé manifestement beaucoup d’embarcations à la mer, poursuit la directrice de l’association SOS Méditerranée. On peut aussi craindre que d’autres embarcations aient été interceptées par des garde-côtes libyens et ramenées en Libye. Malheureusement, on n’y a pas suffisamment de navires présents pour effectuer des opérations de sauvetage militaires à l’heure actuelle. »
Malgré une insécurité persistante, la Libye demeure un important point de passage pour des dizaines de milliers de migrants cherchant chaque année à gagner l’Europe par les côtes italiennes, distantes de quelque 300 km des côtes libyennes.
« Répartition solidaire »
La porte-parole en France du Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU, Céline Schmitt, a appelé début juillet l’Europe à se doter en « urgence » d’un mécanisme de répartition automatique, prévisible et solidaire des migrants secourus afin de leur offrir les gages d’un meilleur accueil et de ne pas laisser uniquement les pays frontaliers de la Méditerranée en première ligne.
« Si on regarde la Méditerranée centrale [la route migratoire maritime la plus meurtrière du monde, qui relie notamment la Libye à l’Italie ou Malte, NDLR], l’an dernier, ce sont moins de 50 000 personnes qui arrivent, avait-elle souligné. C’est totalement gérable au regard de la population européenne et au vu du nombre de personnes déracinées dans le monde, qui a atteint 82 millions de personnes », relevait la porte-parole.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), les départs de migrants, les interceptions et les arrivées en Méditerranée centrale sont en augmentation cette année. Au moins 1 113 personnes sont mortes en Méditerranée au cours du premier semestre 2021 en tentant de rejoindre l’Europe.
SOS Méditerranée assure de son côté avoir secouru plus de 34 000 personnes depuis février 2016, d’abord avec L’Aquarius, puis avec l’Ocean Viking.
RFI