Journée International des Migrants : « Migration et Résilience »
Dans le cadre de la célébration de la journée internationale des migrants qui coïncide avec l’adoption par l’Assemblée Générale des Nations Unies sur le rapport de la Troisième Commission (A/55/602/Add.2) et de la Convention internationale sur les Protections des Droits des Travailleurs Migrants et des membres de leur famille le 28 Décembre 1990, dans un communique reçu, Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) s’indigne du sort des migrants laissés à eux-mêmes.
Ainsi, 30 ans après, la situation des migrants à travers le monde en général se dégrade continuellement. Les migrants sont surexploités, discriminés, réduits à l’esclavage, torturés voire assassinés.Publicité
Avant la pandémie de la COVID19, les frontières étaient maintenues fermées à travers la mise en place de systèmes sophistiqués de surveillance, des murs, des grillages qui rendent le franchissement de certains territoires de plus en plus difficiles et périlleux.
Cette situation est devenue pire avec la COVID19, poussant les migrants subsahariens à prendre des bateaux de fortune pour rejoindre le nord.
Ainsi, Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) tire la sonnette d’alarme car le nombre de morts de migrant dans le Méditerranée et de ceux réduits à l’esclavage parce que tombés entre les mains de trafiquants et de passeurs continuera d’augmenter si la communauté internationale et les Etats membres de la CEDEAO en particulier ne prennent pas leurs responsabilités en s’attaquant aux causes profondes de la migration irrégulière.
Les chiffes dont disposent les Nations Unies font apparaitre près d’un millier de morts en 2020 sur la route migratoire vers les îles Canaries s’y ajoute les migrants qui ont péri en Méditerranée cette année en poursuivant le rêve d’une vie meilleure. De surcroît, les étendues désertiques en l’Afrique de l’Ouest et la Libye sont les voies terrestres les plus dangereuses empruntées par les migrants où ont été enregistrées des milliers de morts et des disparus.
En Afrique où 80% de la migration se passe à l’intérieur du continent, en raison d’une multiplicité de facteurs tels que les conditions socio-économiques défavorables, l’instabilité politique, les troubles civils, l’instabilité politique et les conflits, les migrations ont fortement augmentées et sont devenues une stratégie de survie.
Pour rappel, avec l’accroissement de la pauvreté et le chômage endémique qui affectent particulièrement les jeunes, l’émigration vers les pays occidentaux et autres pays africains réputés plus attirants économiquement est devenu un phénomène considérable et un casse-tête aussi bien pour les pays d’accueil que pour les pays d’origine ballotés entre leur responsabilité de protéger leurs citoyens et l’impérieuse nécessité pour ces derniers de migrer, au nom de la liberté fondamentale d’aller et de venir.
Cependant, contrairement aux idées reçues et aux mirages miroités par les médias ou relayés par les parents ou amis qui ont réussi à s’installer en Europe, beaucoup d’entre les candidats à l’émigration ne verront jamais leur rêve se réaliser.
Malgré le dispositif mis en place par le FRONTEXT dans le cadre des accords de coopération entre l’Union européenne et certains pays africains, pour contrecarrer la migration dite irrégulière, les vagues de migrants vers l’Europe continuent de plus belle avec leur lot d’horreurs
Au-delà de ce décompte macabre, les survivants sont confrontés à des situations inhumaines et de traitements cruels, inhumains ou dégradants sitôt que les rideaux médiatiques sont tombés, car ils sont rejetés vers les pays du Bassin méditerranéen pour leur détention et leur rapatriement vers les pays d’origine. C’est le cas des migrants subsahariens dont la nationalité africaine ne fait aucun doute.
Les plus chanceux seront reconduits à la frontière, car les pays d’accueil se barricadent de plus en plus avec une politique d’admission très restrictive et des procédures d’expulsion et de reconduction à la frontière inhumaines, dégradantes et irrespectueuses de la dignité humaine.
Face à cette situation alarmante, l’ADHA dénonce avec la dernière énergie l’absence de politiques efficaces pouvant faire face aux phénomènes migratoires.
Face à ce sérieux drame qui affecte cruellement le Sénégal, l’ADHA :
Exige des Etats de l’Union européenne qu’ils veillent au respect de la dignité humaine en intensifiant leurs efforts dans la lutte contre la pauvreté en Afrique, en vue de rétablir un équilibre économique entre le Nord et le Sud tout en promouvant une politique migratoire inclusive qui prend en compte les préoccupations des Etats africains ;
Recommande aux Etats africains en général, le Sénégal en particulier de mener une large concertation autour de la problématique de la migration irrégulière pour l’adoption de politiques et stratégies efficaces permettant la prise en charge effective de leurs ressortissants dont la majorité est constituée de jeunes à la recherche d’un meilleur avenir, c’est à dire une politique de jeunesse mise en place par les jeunes pour les jeunes ;
Que le conseil qui sera créé en mi-décembre ne soit pas un autre conseil de plus dont les jeunes ne verront jamais l’importance, ni le sérieux. Mais qu’il soit un conseil national qui sera à l’écoute des jeunes, dirigé par des jeunes et pour les jeunes.
Que les organismes ou collectifs ne se nourrissent pas de la migration mais travaillent pour la promotion, la protection et le respect des droits des jeunes et des migrants.
Demande au Chef de l’Etat du Sénégal d’avoir une oreille attentive aux préoccupations des jeunes.
Compte tenu de la propagation de la COVID19, ADHA a reporté toutes ses activités de consultations des jeunes et la mise en place du parlement des jeunes.
En tant qu’organisation de défense des droits de l’Homme, nous nous devons de protéger la santé de toutes et de tous, en respectant toutes les directives données dans ce sens par les autorités habilitées.