Drame de l’émigration clandestine : Le Réseau sénégalais lance un programme de sensibilisation à Thiès
Thiès fait partie des régions durement frappées par l’émigration clandestine, avec ses innombrables départs, mais aussi ses nombreux retours. C’est pourquoi d’ailleurs elle a été choisie par le Réseau Ndaari dans le cadre du programme Archipelago, pour abriter une causerie sur les risques liés à l’émigration clandestine.
Même s’il y a une accalmie, la problématique de l’émigration clandestine est encore loin de connaître une solution définitive. C’est pour réduire les risques à des proportions suffisamment négligeables, qu’une campagne itinérante est mise en oeuvre par le Réseau Ndaari pour les bénéficiaires du programme Archipelago dans le cadre du projet «Tedd ci sama rew».
Lequel projet, financé par l’Union européenne à travers le Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique, veut permettre aux jeunes tentés par l’émigration clandestine, de bénéficier d’une formation pour pouvoir s’insérer dans le monde de l’emploi et travailler dans l’agriculture et l’agro-alimentaire.
Les objectifs fixés par les deux partenaires qui pilotent le programme, à savoir la Chambre de commerce de Thiès et celle des Côtes d’Armor de la France, est de lutter contre l’émigration clandestine en accompagnant 400 bénéficiaires, 80 entreprises dans les filières agricoles et agro-alimentaires pour une durée de 23 mois.
Selon Karounga Camara, Coordonnateur général du Réseau Ndaari, il s’agit d’une séance d’échanges avec les jeunes sur les méfaits de l’émigration irrégulière. Il fera remarquer: « Dans ce pays, on oublie parfois de donner la parole aux jeunes. On essaye de leur trouver des solutions sans pour autant les consulter. Je pense qu’il est fondamental de leur donner d’abord la parole pour qu’ils puissent dire leurs aspirations ».
Et de croire que «ces trois difficultés que sont l’information, la formation et l’orientation que nous avons, c’est en discutant avec les jeunes qu’on peut leur trouver des solutions».
Revenant sur l’importance du Réseau Ndaari qui regroupe des expatriés sénégalais de retour ou qui ont un projet de retour, M. Camara dit : «L’objectif général c’est d’en faire vraiment un moteur de développement. Nous comptons renforcer le pouvoir d’agir de nos membres afin d’en faire de véritables acteurs de développement.
L’idée c’est de capitaliser toute l’expérience qu’on a pu acquérir à l’extérieur et de la combiner à celle des Sénégalais qui, eux, sont restés au pays, pour pouvoir tout simplement accéder à ce processus de développement qui, selon moi, est quelque chose qui ne peut se faire sans la diaspora sénégalaise».
A en croire l’auteur du livre “Osez le retour”, «l’émigration, quoi qu’on puisse dire, est un patrimoine dont la véritable valeur est encore méconnue des Sénégalais et même des acteurs de la diaspora sénégalaise».
Le Quotidien