Migration irrégulière : 2021, année la plus meurtrière
En 2020, près de 23 000 personnes avaient débarqué dans l’archipel, soit une augmentation de 756 % par rapport à 2019. La majorité -19 000 personnes- était arrivée entre septembre et décembre 2019.
Cette augmentation faisait alors écho à l’année inédite de 2006, au cours de laquelle 30 000 personnes ont débarqué dans l’archipel. Malgré une tendance à la baisse enregistrée en 2021, l’année en cours demeure la plus meurtrière.
Selon les derniers chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (Oim), 937 personnes sont décédées cette année, sur la route maritime vers les Canaries. Un seuil «supérieur à toutes les années antérieures, depuis au moins une décennie», rappelle Amnesty international.
Retour sur la rencontre de la convergence Dakar-Palerme (Photos)
c’etait du 15 au 20 Sept 2021, la CONVERGENCES DAKAR-PALERME… Différentes organisations, vision commune pour rassembler les thèmes des luttes frontalières et des luttes transversales pour la liberté de circulation pour tous.. Le Réseau Ouest Africain pour la Protection des Droits des Migrants, Réfugiés et Demandeurs d’Asile et de Libre Circulation (Roa Prodmac) était représenté par son Président Amadou Mbow.
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L’émigration africaine : tensions et solutions
Les émigrants qui quittent leur pays pour chercher du travail ne sont actuellement pas suffisamment protégés par le droit international. Parfois, pendant de longs mois, de jeunes Africains, hommes et femmes, risquent tout, y compris leur vie, pour entreprendre un périlleux périple qui leur fait traverser des dizaines de frontières et les dangereux courants de la Méditerranée à la recherche d’une vie meilleure dans le Nord.
Certains y laissent leur vie, d’autres sont renvoyés chez eux et d’autres encore, qui atteignent leur destination, comprennent que leur existence n’y sera pas forcément plus facile. Mais étant donné le manque d’emplois et les sombres perspectives auxquels ils sont confrontés dans leur pays, des millions de jeunes Africains préfèrent encore l’exode, souvent clandestin.
De tels déplacements de populations posent de sérieux problèmes à de nombreux gouvernements et à la communauté internationale. L’immigration irrégulière constitue l’une des principales préoccupations des pouvoirs publics et des citoyens des pays industrialisés : entrée illégale dans les pays de destination, mariages blancs, dépassement des séjours autorisés, interprétation abusive du droit d’asile et difficulté à renvoyer les candidats éconduits.
L’émigration est l’un des sujets de désaccord entre les pays d’origine, pauvres pour la plupart, et les pays de destination, plus riches. Jamais les régions de la planète n’ont été aussi liées les unes aux autres. L’information, les matières premières et l’argent franchissent rapidement les frontières : c’est ce qu’on appelle souvent la mondialisation. Pourtant les pays industrialisés, tout en favorisant la circulation de capitaux, de biens et de services (qu’ils fournissent pour la plupart), freinent le passage de la main-d’oeuvre, qui provient surtout des pays en développement.
Entre 1960 et 2000, la part des exportations de marchandises et du commerce des services a à peu près doublé, grâce à l’adoption de nouvelles politiques commerciales internationales négociées dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Pourtant, pendant la même période, la proportion de migrants internationaux dans la population mondiale n’a augmenté que très légèrement, passant de 2,5 à 3 %. Cette faible progression s’explique par les restrictions de plus en plus lourdes en matière de migration officielle, qui sont également à l’origine, en partie du moins, de l’augmentation de l’immigration illégale.
En l’an 2000, il y avait environ 175 millions de migrants dans le monde. Environ 9 % d’entre eux, soit 16,3 millions, étaient des Africains, contre 12 % en 1960. Les migrants représentent de 5 à 12 % de la population de 30 pays industrialisés, d’après la Commission mondiale sur les migrations internationales.
Questions complexes
La migration s’accompagne de “nombreux défis complexes”, déclare le Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan : questions liées aux droits de l’homme, perspectives économiques, pénurie de main d’œuvre et chômage, fuite des cerveaux, multiculturalisme et insertion sociale, et flux de réfugiés et de demandeurs d’asile. Les autorités sont également confrontées aux questions liées au respect des lois. Surtout après les attentats terroristes aux Etats-Unis en 2001, les questions concernant la sécurité des populations et des pays font aussi l’objet de nombreuses réflexions.
“Nous ne pouvons ignorer les véritables problèmes politiques que pose l’émigration, affirme M. Annan, comme nous ne pouvons non plus perdre de vue les formidables perspectives qu’offre celle-ci aux émigrants, aux pays qu’ils quittent et ceux où ils se rendent. »
Notamment du fait de la pénurie de main d’œuvre dans certains secteurs d’activité, d’une économie mondiale en plein essor et de la tendance à terme au vieillissement démographique, nombre de pays industrialisés ont besoin d’immigrants. Ces pays manquent de personnel dans des domaines hautement spécialisés comme les technologies de l’information et les services de santé, ainsi que de main-d’oeuvre dans l’agriculture, le secteur manufacturier et la construction. Les autorités de ces pays ferment donc les yeux sur l’immigration irrégulière pour remplir des postes qui n’intéressent pas la main d’œuvre locale.
Il y a toutefois des limites au nombre d’immigrants que ces pays sont capables d’absorber, notamment en raison de l’augmentation du chômage sur le plan national. Un nombre croissant de pays d’accueil imposent des conditions d’admission plus sévères aux candidats à l’immigration.
Pour leur part, les pays en développement exigent une libéralisation dans ce domaine, affirmant que l’émigration est un moyen de réduire la masse des chômeurs, de générer des revenus par l’intermédiaire des rapatriements de fonds et d’importer des compétences. Ces pays s’inquiètent également du départ de leur main-d’œuvre qualifiée vers des pays plus riches – c’est-à-dire de la fuite des cerveaux. Conscients des effets préjudiciables d’une telle émigration, certains pays en développement ont adopté des mesures visant à dissuader le départ des personnes ayant des qualifications nécessaires, comme les médecins et infirmiers.
La formulation de politiques globales susceptibles de remédier à tous ces problèmes constitue un défi formidable. L’émigration se trouve aujourd’hui dans la situation où se trouvait le commerce international il y a une cinquantaine d’années, note Dhananjayan Sriskandarajah de l’Institute for Public Policy Research des Etats-Unis. A l’époque, explique-t-il, les règles actuelles régissant le commerce international semblaient inimaginables.
“Ceux qui réfléchissent actuellement à un nouveau cadre international pour l’émigration se heurtent à des défis remarquablement similaires, précise-t-il.”
Création d’emplois
La plupart des candidats à l’émigration cherchent à partir en raison des conditions difficiles qui règnent dans leur pays. Dans la plupart des pays d’émigration, les emplois sont rares ou les salaires trop faibles, ce qui amène des habitants à tenter leur chance ailleurs. Il est donc possible, en temps de paix, d’éviter l’émigration en créant des emplois sur place.
“Nous ne pouvons ignorer les véritables problèmes politiques que pose l’émigration, comme nous ne pouvons non plus perdre de vue les formidables perspectives qu’offre celle-ci aux émigrants, aux pays qu’ils quittent et ceux où ils se rendent.”
Lutte contre la migration irrégulière : Les migrants de retour en croisade contre l’aventure périlleuse
Longtemps actifs dans les activités de sensibilisation sur les risques et dangers de la migration irrégulière, les volontaires du projet Migrants Comme Messagers (MAM – Migrants as Messengers, en anglais), qui ne sont autres pour certains que des migrants de retour, entendent pérenniser leur activité auprès des jeunes. A cet effet, ils ont officiellement lancé le vendredi 1er octobre, à la Place du Souvenir Africain, une plateforme dénommée Association Sénégalaise contre la Migration Irrégulière (ASMI).
C’est «l’aboutissement d’un long travail collectif considérable entrepris depuis 2019 dans le cadre du projet MAM», explique Ramatoulaye Diène, volontaire et présidente de l’association.
«C’est un long processus, parce que c’est des migrants de retour, qui, depuis 2018, travaillent avec l’OIM (Organisation Internationale pour les Migrations) en tant que volontaires dans le cadre de la sensibilisation et de différentes activités dans le cadre de la migration», confie Ramatoulaye Diène, volontaire et présidente de l’ASMI.
Et Ramatoulaye Diéne d’expliquer : «alors ce projet tire vers sa fin, c’est-à-dire, il nous reste qu’un an ou moins d’un an, donc les migrants de retour, qui se sont portés volontaires avec l’OIM, se sont dit qu’ils ne faut pas rester en si bon chemin. Nous devons créer quelque chose pour que, hormis l’OIM, l’on puisse continuer à jouer notre rôle, c’est-à-dire, faire en sorte de ne plus voir des jeunes périr en mer ou bien dans le désert».
C’est en effet, dans ce sens, selon elle, que «ces migrants se sont dit qu’il faut créer quelque chose qui va perdurer et qui va encore rejouer son rôle par rapport à ce fléau qui gangrène notre société».
A la question de savoir comment cette association compte-t-elle mener ses activités en termes de sensibilisation au niveau des régions, surtout qu’à l’intérieur du pays il y a des zones très touchées par ce phénomène, elle répond : «vu que nous intervenons dans plusieurs domaines et que l’association est nationale, nous avons des membres à Tamba, Kolda, Thiès, Dakar et également dans d’autres régions qu’on a prévu (de couvrir), parce que l’association est ouverte à tous, nous comptons travailler selon les partenaires.
C’est-à-dire, quand un partenaire veut intervenir dans un domaine, dans un endroit bien spécifique, on va essayer d voir avec nos membres, qui sont les points focaux au niveau de ces régions, comment élaborer ce travail. Donc nous avons déjà élaboré une feuille de route. On va faire ainsi pour le court terme, les moyen et long termes. C’est ainsi que nous comptons mener nos activités. »
Sud Quotidien
Candidats à l’émigration clandestine : la réussite contre vents et marées
Ils ont en commun des tentatives et des échecs dans leur détermination à rejoindre l’Espagne à bord des pirogues. Malgré tout, les appétits sont encore aiguisés par l’heureux sort d’amis ou voisins qui, passés par les mailles du filet, surfent sur les vagues de la réussite, de l’autre côté de l’Atlantique. Jeunes, ils nagent dans des rêves de succès, n’hésitant pas à braver les marées hautes.
« Je ne comprenais rien. Dans ma tête, j’étais déjà en Espagne », se remémore Ousmane, pensif devant sa maison à Thiaroye-sur-Mer. À travers ces mots, le tailleur de 39 ans fait allusion aux tentatives d’un de ses amis de le dissuader de tenter l’émigration clandestine. « C’est le 26 mars 2005 que nous avons pris départ à Soumbédioune. C’était le début de 11 jours de galère et de famine », se rappelle-t-il d’une voix émue tout en se rongeant les ongles. Il a frôlé la mort et il ne s’est rendu compte de la dangerosité de son choix que quelques années après. « La mort ne m’inquiétait pas. C’était le temps de l’adolescence et de l’insouciance. Je ne craignais rien. Je ne pensais qu’à la réussite », ajoute-t-il, les yeux larmoyants. Le doigt levé, il intime l’ordre à un de ses camarades qui jouait au babyfoot de le rejoindre dans cette ruelle étroite de Thiaroye-sur-Mer.
Démarche nonchalante, visage souriant, le bonhomme de 36 ans, mise décontractée faite d’un pantalon gris et d’un teeshirt noir, a tenté à trois reprises de rallier l’Espagne. Il a d’ailleurs foulé une fois le sol des Îles Canaries avant d’être rapatrié 29 jours après. « Partir était un choix. J’étais impuissant devant les charges familiales. Au moment où des camarades qui ont réussi le voyage construisaient de belles maisons », se justifie-t-il, serein sur un banc public. Aujourd’hui, il est animé par deux regrets. « J’étais tout proche d’atteindre cet objectif à deux reprises. C’est l’un de mes plus grands regrets. Deuxièmement, j’ai perdu mon père alors que j’étais aux Îles Canaries », se désole-t-il. Entre temps, rien n’a « vraiment changé » dans sa vie. « Je me suis marié, j’ai un enfant. Je suis dans la maçonnerie. Mais, j’aurais pu dépasser ce stade si j’avais réussi à m’installer en Europe. J’aurais eu une maison bien faite comme mes amis qui ont réussi », regrette-t-il d’un sourire de dépit.
Pape Sow est, aujourd’hui, pêcheur. En cette matinée du mercredi 3 août, il est assis à même le sol, sur la plage de Diamalaye, à côté de son embarcation nommée « Yaye Diakhou ». Silhouette frêle, il a récemment soufflé ses 33 bougies. De cette si courte vie, il a tenté à deux reprises l’émigration clandestine. Il a successivement été intercepté, puis détenu en Mauritanie et au Maroc. Aujourd’hui, il nourrit des regrets. Si c’était à refaire, il ne faut pas compter sur lui pour retenter l’aventure. « J’étais très inconscient en commettant ces actes. À mon arrivée, j’ai trouvé ma maman dans un état pitoyable. Dès lors, j’ai décidé de me suffire du peu que je gagne avec la mer », dit-il dans ses habits de pêcheur.
La réussite ou la mort
Cayar vit pleinement la ferveur de la journée du dimanche. La localité est animée. Le commerce de poisson bat son plein au quai de pêche. Sollicitant le concours des taxi-bagages, hommes et dames repartent avec des caisses de produits halieutiques. Sur les trottoirs, des groupes d’hommes savourent une partie de thé. Pendant ce temps, Mor Mbengue, Secrétaire général de l’Association des candidats à l’émigration clandestine rapatriés, et quelques amis profitent de la brise marine. Ils sont six jeunes couchés ou assis sur une natte étalée à quelques mètres du rivage. Il suffit d’un mot pour réveiller en eux les souvenirs des voyages vers l’Espagne en pirogue. « Je ne connais pas un jeune de la localité qui n’a pas tenté l’émigration clandestine » dit Mor, sûr de lui, en contemplant la kyrielle d’embarcations. À l’en croire, rien qu’en 2006, 503 jeunes ont été rapatriés sur près de 1500 candidats. « Moi qui vous parle, j’ai été rapatrié à trois reprises », informe l’homme vêtu d’une djellaba noire. Malgré l’échec et le temps qui passe, sa position n’a pas varié ; un jour, il « foulera forcément » le sol espagnol. Il en est convaincu. « Je ne renonce jamais. Si je suis au courant d’un voyage, je n’hésiterais pas. Je ne crois pas à la mort, je vise la réussite », lâche-t-il, sirotant son jus de citron. S’il tient tant à ce voyage, c’est parce qu’il envie ses camarades qui ont été plus chanceux que lui. « Des jeunes avec qui j’ai tenté le voyage ont construit des étages à Dakar et marié les plus belles filles de Cayar. C’est parce qu’ils ont réussi », analyse-t-il, avant de faire part de sa résolution. « Si je meurs, mes deux femmes et mes enfants pourront compter sur la solidarité des amis, parents et voisins ». À côté de lui, Ada a été interpellé à Mbour en 2010 et à Nouakchott en 2014. Malgré tout, il ne déchante pas. Tant qu’il sera en vie, il tentera sa chance. « En entrant à Cayar, vous verrez un quartier dénommé « Cité des clandestins ». Il s’agit de belles maisons construites par nos amis qui sont passés entre les mailles du filet. Nous aimerions avoir ce destin au lieu d’être dans des chambres qui suintent », avance-t-il, déçu de son sort et toujours prêt à affronter la mort pour une réussite contre vents et marées.
Le triste sort de « Celles qui attendent »
Dans son ouvrage « Celles qui attendent », Fatou Diom décrit le calvaire des femmes qui souffrent de l’absence de leur mari qui ont tenté l’émigration clandestine. Ndèye Astou pourrait être un pertinent personnage de cette production littéraire. À 21 ans, elle était obligée de porter le deuil à la mémoire de son mari, péri en mer, 11 mois après leur mariage. « Après deux jours d’absence, je croyais qu’il était parti en campagne. J’ai été surprise par les rumeurs de son départ vers l’Espagne, en pirogue, en compagnie de plusieurs de ses camarades. J’ai passé des nuits noires, priant pour qu’il survive. Je guettais son appel », se rappelle-t-elle, assise devant une table garnie de poissons au marché de Thiaroye-sur-Mer. Même si elle s’est remariée, les souvenirs de ces instants sont encore frais. « Après près de deux mois sans nouvelles, nous avons organisé le deuil. Je me sentais seule et impuissante. Je ne lui en voulais pas, car je me disais qu’il voulait coûte que coûte réussir et offrir une vie de rêve à sa famille », soutient-elle, le visage sombre. Très disponible, elle nous met en relation avec une autre femme qui a vécu la même situation. De grande taille, le teint clair, la vendeuse de légumes tient à préserver l’anonymat.
C’est en 2011 qu’elle a perdu son mari alors qu’ils avaient déjà deux enfants. Les moments les plus atroces de sa vie. « Je ne savais pas qu’il mijotait un voyage. Il a disparu subitement. Quatre jours après, nous avons découvert qu’il a quitté Thiaroye-sur Mer en pirogue pour rejoindre l’Espagne. Je ne pensais pas survivre à ce drame. Nous nous sentions seuls et abandonnés. Malgré 11 années de souffrance, nous ne parvenons pas à l’oublier. Notre fils aîné, qui passe le Brevet de fin d’études moyennes cette année, souffre de son absence », pleure-t-elle. Triste sort de femmes qui ont perdu l’amour de leur vie dans des circonstances tragiques.
Une soixantaine de migrants font naufrage au large du Sénégal, plusieurs morts
Au Sénégal, une pirogue d’une soixantaine de migrants clandestins a échoué au large de Saint-Louis, au nord du pays. Pour le moment, la Marine nationale a pu secourir onze personnes, dont huit Sénégalais et trois Gambiens. Un corps sans vie a aussi été repêché. Le reste des passagers est porté disparus. Un rescapé témoigne.
Bilal a 24 ans, il est couturier à Saint-Louis. Sans le dire à sa famille, il est parti mercredi 25 août sur une pirogue pour rejoindre clandestinement l’Espagne.
Mais le voyage s’est interrompu dès le lendemain matin quand la pirogue a commencé à prendre l’eau à 25 kilomètres des côtes à cause d’une surcharge de l’embarcation, raconte le jeune homme. « La pirogue a pris beaucoup d’eau. J’ai pris un bidon d’essence et j’ai nagé. J’ai trouvé une lampe solaire. Un pêcheur m’a sorti de l’eau vers 4h du matin. »
Le phénomène de migration clandestine reprend chaque année au moment de la saison chaude malgré les nombreux morts qu’il est difficile de compter, regrette Mame Latyr Fall du forum civil de Saint-Louis.
Pourtant Bilal n’a pas eu peur de prendre la pirogue, après le décès de ses deux frères en mer en 2016. « C’est la première fois que je prenais la pirogue. Je n’avais pas peur, je voulais juste aider ma famille. Je veux réussir dans la vie, c’est ça qui m’a poussé. Parce qu’ici, c’est trop dur. J’ai un peu mal. Je pense à tous ceux qui sont décédés, j’ai perdu mon meilleur ami dans la vie. »
Les unités navales de la Marine nationale poursuivent les opérations de recherche et de sauvetage.
Emigration clandestine vers l’Espagne: plusieurs clandestins décèdent en mer après deux semaines de route
Le phénomène de l’émigration clandestine est toujours d’actualité en cette période marquée par la pandémie du coronavirus. Cinquante-quatre (54) personnes qui tentaient de rejoindre les îles Canaries, ont dérivé pendant presque deux semaines dans l’Océan Atlantique avant d’échouer sur les côtes mauritaniennes. Parmi elles, seules sept (7) ont survécu.
Parmi les migrants, il y a 17 femmes et cinq enfants, informe Helena Maleno, fondatrice de l’Ong Caminando Fronteras. Selon Libération, c’est le jeudi 3 août qu’ils ont pris leur départ de Laâyoune, dans la région du Sahara Occidental à bord d’un canot pneumatique.
Après 13 jours de dérive, dix personnes sur les 54 avaient survécu malgré l’épuisement des réserves d’eau et nourriture. Lorsque le canot a fini par échouer sur les côtes mauritaniennes, trois sont décédées, certainement à cause de la fatigue et de la faim.
Selon la même source, les survivants se sont pas encore sortis de l’auberge
Dossier : Immigration irrégulière, l’Europe à tout prix
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Embarcation récupérée au large de la Mauritanie : 47 migrants portés disparus et probablement morts en mer, 7 rescapés
Quarante-sept migrants africains sont portés disparus et probablement morts en mer, alors qu’ils tentaient de gagner l’Europe à bord d’une embarcation, finalement récupérée lundi au large de la Mauritanie, avec sept rescapés, a indiqué un responsable de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Nicolas Hochart.
L’embarcation a connu une avarie de moteur et dérivé pendant près de deux semaines, avant d’être repérée lundi.
L’embarcation était partie « selon toute vraisemblance » de la région de Laâyoune (Sahara occidental), le 3 août 2021, à destination des îles Canaries (Espagne). Mais a connu une avarie de moteur et dérivé pendant près de deux semaines avant d’être repérée, lundi, par les garde-côtes mauritaniens, au large de Nouadhibou, a précisé ce responsable de l’OIM.
Cinquante-quatre personnes, dont deux enfants de moins de trois ans et une adolescente, aujourd’hui, tous trois disparus, se trouvaient à bord au départ, a-t-il dit en citant les témoignages recueillis par l’OIM auprès des rescapés.
Il s’agissait d’Africains de l’Ouest, a-t-il ajouté sans plus de précisions. « Le voyage, si tout se passe bien, ça prend quelques jours au maximum (…). A partir du moment où le moteur a flanché, ils se sont retrouvés sans réserve d’eau et de nourriture », a-t-il souligné.
Emedia