Retour sur l’atelier de formation ROA PRODMAC à Banjul (Gambie
Le Réseau Ouest Africain pour la Protection des Droits des Migrants, Réfugiés et Demandeurs d’Asile et de Libre Circulation (ROA PRODMAC) a organisé un atelier de formation du 27 au 28 octobre 2023 à Banjul (Gambie). Le thème de la rencontre portait sur la participation 77e session de CADHPA à Banjul.
Crise migratoire, ou crise de développement humain durable et coopération Nord – Sud ? Où est l’Afrique face à ce désastre de la migration ?
Contribution sur l’actualité sur la migration.
Crise migratoire, ou crise de développement humain durable et coopération Nord – Sud ? Où est l’Afrique face à ce désastre de la migration ?
Depuis quelques semaines, la presse de tous bords ne cesse de nous parler de crise migratoire avec le déferlement de pirogues sur les côtes des iles Canaries, en provenance des côtes sénégalaises avec toutes les conséquences en perte de vies humaines restées au fond des océans. Selon les derniers chiffres du ministère espagnol de l’Intérieur, 12 704 migrants sont arrivés clandestinement en Espagne au premier semestre 2023 dont une majorité (7 213) aux Canaries ; même si l’on parle de chiffres en baisse de 11,35 % par rapport à la période correspondante de 2022.
Parallèlement, de plus de 130.000 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes depuis le début de l’année, près du double par rapport à la même période en 2022. Depuis janvier, plus de 2000 migrants ont trouvé la mort en tentant de traverser la Méditerranée. Cf le ministère des affaires étrangères italien à travers la presse européenne
Justement ce weekend, l’île de Lampedusa aurait accueilli près de 800 migrants qui y ont débarqué entre les 16 et 17 septembre 2023
Par ailleurs, en Tunisie les forces de sécurité ont évacué dimanche matin une place sur laquelle environ 500 migrants étaient rassemblés dans le centre de Sfax », a indiqué à l’AFP Romdane Ben Amor, porte-parole du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), une ONG qui suit de près le dossier de la migration en Tunisie et membre du forum social mondial avec qui nous partageons des réseaux sur la thématique.
Ces chiffres déjà très lourds ne tiennent pas encore compte de ce qui s’est passé récemment en Libye où les inondations ont causé la mort de nombreuses personnes dont des migrants incontestablement, ni de ce qui se passe au Niger, vers Agadez, après le coup d’Etat militaire contre le Président BAZOUM.
Les Etats Unis d’Amérique, qui font aussi face à une vague migratoire depuis le Nicaragua ont rapatrié le jeudi dernier 140 migrants, pieds et mains liés et qui auraient été débarqués à Dakar
Mais nous allons mettre l’accent sur la situation à Lampédousa où seulement 400 places sont disponibles pour presque le double de migrants arrivés ce dimanche 17 septembre 2023. Cette situation a obligé la Présidente de la commission de l’UNION européenne (Mme Ursula Von der Leyen à se déplacer sur les lieux accompagnée d’une forte délégation dont Mme Giorgia Meloni, chef du gouvernement italien. Le Hotspot est saturé à Lampedusa.
Le Journal le Monde de ce dimanche nous apprend qu’après avoir visité, avec la cheffe du gouvernement italien le centre d’accueil pour migrants de la petite île, Mme Von der Leyen a détaillé un plan d’aide en dix points, destiné à gérer la situation présente, à mieux répartir les demandeurs entre les pays européens et à prévenir la répétition d’épisodes d’arrivées massives, qui mettent sous forte tension les capacités logistiques et administratives de la péninsule. De cette Ile, la Présidente de l’UE a lancé un Plan d’urgence de l’Union européenne qui en a fait un défi européen ; donc qui a besoin d’une réponse européenne, a – t- elle ajouté. Que retenir de ces propos et aussi de ce weekend diplomatique très mouvementé des responsables de l’Union européenne ?
L’on constate dans l’immédiat, que Bruxelles a déplacé son Président de l’Union et a annoncé un plan d’urgence en 10 points, dont notamment :
- Le transfert des migrants vers d’autres destinations que Lampédousa,
- L’organisation des retours forcés de certains demandeurs d’asile,
- La réadmission dans les pays de l’Afrique du Nord d’où ils seraient partis comme la Tunisie, la Libye, etc.
- La mobilisation d’un budget d’appui pour soutenir ces pays de départ, de transit autour de la Méditerranée
- Le renforcement de la force marine pour une meilleure surveillance des mers et un meilleur contrôle des forces navales (Frontex ?)
- La nécessité d’un devoir de solidarité des pays européens envers l’Italie
- Une meilleure collaboration avec les pays de départ de l’Afrique et l’Asie
- Etc,
En analysant ce plan d’urgence, l’on constate aisément que l’Europe continue à privilégier une réponse sécuritaire qui a été son option depuis 2015. « Le tout sécuritaire »
Cependant, il faut reconnaitre à l’Europe le mérite d’avoir répondu et agi dans l’urgence et de proposer un plan de réponse tout en affirmant que la crise migratoire exige une réponse européenne. Personne ne peut nier la promptitude par laquelle l’Europe réagit dans ce dossier, même si la forme de la réponse peut porter à équivoque.
Pendant ce temps, où en sont l’Afrique et l’Union africaine face à ce désastre avec des milliers de morts, de jeunes en détresse, dans les eaux et dans le désert du Sahel ? Pourquoi l’Afrique ne réagit –elle pas ? Pourquoi, il n’y a-t-il pas de Plan d’urgence africain malgré les nombreuses victimes dont la plus part serait des africains, y compris des enfants mineurs, des femmes, de jeunes intellectuels ou ouvriers qualifiés ?
Si l’on sait que nous allons de plus en plus vers des cataclysmes et des catastrophes naturels liés aux changements climatiques, comme ceux qui viennent de se passer en Libye, il faudrait tout aussi se préparer à d’avantage de migrants et personnes déplacées en raison de ces changements climatiques. C’est ce que l’on appelle les migrants climatiques.
Autrement, les causes endogènes des migrations dites irrégulières pourraient augmenter avec les phénomènes climatiques qui pourraient pousser beaucoup plus de populations en Afrique à des déplacements forcés qui viendront s’ajouter aux déplacements liés à l’accaparement des ressources et des richesses dans de nombreux pays africains, sans compter, l’insécurité avec la montée des guerres, des conflits et du terrorisme comme ce qui se passe au Sahel en ce moment.
Tout se passe comme si le continent africain ne mesure pas à sa juste dimension, la question de la migration et des mouvements de populations notamment jeunes !
L’Union européenne annonce un Sommet spécial la semaine prochaine à Bruxelles après ce qui vient de se passer à Lampédousa ! Mais qu’attend l’Union africaine qui a une double raison d’agir, de parler. Une raison sécuritaire (Sahel sous le terrorisme et les conflits), une raison de développement et de gestion des mouvements de populations en majorité jeunes qui tombent entre les mains des passeurs parce que fuyant le mal développement, le chômage, la pauvreté, les guerres et les conflits, etc.
Il urge que l’Afrique tienne une rencontre afro- africaine avec tous les groupes d’acteurs qui interviennent sur la question afin de disposer de son propre Agenda à partir de quoi, le continent pourrait dialoguer, échanger et parler avec les autres parties du monde vers lesquels ses enfants se dirigent dans des conditions inhumaines. Nous n’insisterons pas ici sur ce qui pourrait être les termes et le contenu de cet agenda africain. Le moment venu nous pourrions le faire sous forme de propositions à qui de droit.
Mais en attendant, nous voudrions réitérer ce que nous ne cessions de dire depuis le Sommet de la Valette entre l’Europe et l’Afrique ( 2015), mais aussi tout au long des négociations du Global Compact Migration qui parlait de migration sûre, ordonnée et régulière. « Personne ne peut arrêter la mer ave ses bras, et rien ne peut arrêter les départs des jeunes sans arrêter le manque de confiance en leurs dirigeants et sans faire revenir en eux l’espoir d’une Afrique meilleure où Tékki fi est possible » On ne peut pas parler de migration sûre, ordonnée et régulière sans aborder avec les pays du Nord la question des visas et celles des contrats d’exploitations de nos ressources à la fois halieutiques, minières, énergétiques, forestières, etc. Nous avions souvent dit aux parlementaires européens à Bruxelles, que « l’Europe nous a arraché le poisson à la bouche avec les Accords de pêche et nous refuse l’entrée. »
Au demeurant, nous renouvelons notre Appel pour la tenue en urgence d’un Sommet Afro-africain qui pourrait se tenir à Dakar, sous la co- Présidence du Chef de l’Etat sénégalais et du Président en exercice de l’Union, son homologue des Comores avec une participation des acteurs étatiques et non étatiques, des chercheurs sur la migration , des associations de migrants de retour et/ou vivant hors d’Afrique. Une telle rencontre est devenue une urgence et une demande sociale et politique. Dakar est une porte de départ vers l’Europe avec les pirogues.
Avant de clore mon propos, permettez-moi de m’incliner pieusement devant la mémoire des migrants décédés sur les routes de la mer comme de la terre dans le désert ; ces lieux devenus des cimetières de migrants morts inconnus comme les soldats inconnus lors des guerres mondiales. Dieu ait pitié de leur âme et les accueille au paradis éternel. Amine.
La tragédie et toute la saignée peuvent cesser car la vie de demain se fera en Afrique, de l’avis de beaucoup de prévisionnistes ! La question qui reste c’est de savoir est ce cette vie de demain en Afrique se fera avec les africains ou sans les africains ? La réponse dépend évidemment de nous toutes et tous !
Mamadou Mignane Diouf
Coordonnateur du Forum social sénégalais et de la Plateforme citoyenne Migration- Développement- Liberté de Circulation- Droit d’Asile – Membre du Réseau Ouest Africain sur les migrations et Mouvements de populations
Immigration clandestine : 14 corps sans vie repêchés à Dakar
Quatorze corps sans vie ont été repêchés, ce lundi 24 juillet 2°23 au large des côtes sénégalaises, renseigne sur twitter le journaliste de la RFM, Joe Marone.
« Ce drame au #senegal .14 corps sans vie repêchés ce lundi 24 juillet 2023 au large des côtes sénégalaises à hauteur de la mosquée de la divinité de Ouakam.Une embarcation de migrants a encore échoué. Selon la radio RFM, le choc à eu lieu vers 2h du matin. »
Ce drame au #senegal.14 corps sans vie repêchés ce lundi 24 juillet 2023 au large des côtes sénégalaises à hauteur de la mosquée de la divinité de Ouakam.Une embarcation de migrants a encore échoué.
— Marone N.Joe (@MaroneJoe) July 24, 2023
Selon la radio RFM ,le choc a eu lieu vers 2h du matin.
Crdt vidéo/B.Dieng pic.twitter.com/ZREoTRsBAF
Près de 350 migrants secourus au large des canaries au lendemain d’un naufrage meurtier
Les autorités espagnoles ont annoncé, ce jeudi 22 juin, avoir secouru au moins 350 migrants au cours des dernières 24 heures dans cinq embarcations dérivant au large de l’archipel des Canaries, au lendemain d’un naufrage qui a fait au moins deux morts.
« Durant la nuit, les services d’urgence ont pris en charge 114 migrants qui voyageaient à bord de deux embarcations secourues » par les sauveteurs en mer espagnols, ont indiqué sur Twitter les services d’urgence des Canaries, archipel situé dans l’océan Atlantique, au large des côtes nord-ouest de l’Afrique.
Ces migrants ont été pris en charge sur l’île de Lanzarote et sur celle de Grande Canarie où « un bébé et sa mère (ont été) transférés à l’hôpital pour des pathologies légères », ont-ils ajouté. Une troisième embarcation a été secourue à l’aube et ses 54 passagers ramenés vers Lanzarote, a indiqué ensuite la même source.
Mobilisation vers le siège de Frontex à Athènes après la mort de centaines de réfugiés au large de Pylos
Nouvelle mobilisation vers le siège de Frontex à Athènes après la mort de centaines de réfugiés au large de Pylos, au cours d’un naufrage pour lequel les garde-côtes grecs sont incriminés. On meurt dans les douves de la forteresse Europe…
(Via Partizan Yunanistan)
Assamaka : Arrivée de plus de 150 maliens, hommes, femmes et enfants refoulés d’Algérie
Plusieurs familles maliennes, estimées à plus de 150 personnes, ont été refoulées d’Algérie hier 17 juin 2023 et déversées au Point Zéro. On y compte parmi eux des hommes, des femmes allaitantes ou enceintes et des enfants.
Selon plusieurs sources contactées par Aïr Info, ce sont des maliens de la tribu dawasak ayant trouvé refuge en Algérie. Des ONG comme COOPI ont sans tarder apporté des aides en vivres et des abris de fortune à ces familles.
Aïr-Info Agadez
Des migrants somaliens redémarrent leur vie après la Libye
Chaque année, d’innombrables hommes, femmes et enfants entreprennent de dangereux périples à travers la Corne de l’Afrique, empruntant les routes migratoires dans l’espoir d’atteindre l’Europe ou le Moyen-Orient.
Ces migrants traversent des déserts, des mers et des régions contrôlées par des groupes armés, tout en risquant leur vie pour échapper à la violence, à l’insécurité ou pour assurer leur subsistance et celle de leur famille. Cependant, tous ces migrants ne parviennent pas à quitter le continent africain ou à atteindre la destination prévue.
En transit, les migrants sont souvent victimes d’exactions de la part des passeurs et des trafiquants qui les retiennent contre leur gré, extorquent de l’argent à leurs proches et les torturent. À la fin de l’année 2022, au moins 600 000 migrants étaient toujours bloqués en Libye et 43 000 autres vivaient au Yémen dans des conditions extrêmement difficiles. Nombre de ces migrants sont bloqués dans un état d’incertitude, aspirant à retourner auprès de leurs communautés et de leurs proches, même si cela suppose de sacrifier leurs rêves d’un avenir meilleur.
Cependant, le manque de ressources financières, d’informations et de possibilités de migration sûres les empêche souvent de le faire de manière indépendante, ce qui les expose à des conditions de travail relevant de l’exploitation et à des risques qui menacent leur vie.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) s’efforce de venir en aide aux migrants somaliens bloqués en Libye depuis 2017. Grâce à un programme financé par l’Union européenne, l’OIM a aidé plus de 800 migrants somaliens à retourner dans leurs communautés après en avoir exprimé le souhait. Après leur retour, l’OIM a fourni à ces personnes une aide financière, une thérapie et une formation professionnelle afin de les aider à reconstruire leur vie et à s’attaquer aux circonstances sous-jacentes qui les ont poussés à partir en premier lieu.
Source : OIM
Union européenne : accord de haute lutte entre États membres sur une réforme de l’asile
Au terme d’une journée de difficiles négociations, les ministres européens de l’intérieur ont trouvé jeudi 8 juin un accord sur les deux principaux volets d’une réforme du système d’asile.
Les ministres européens de l’intérieur ont trouvé jeudi 8 juin un accord sur deux volets clés d’une réforme de la politique migratoire, au terme d’une journée de difficiles négociations qui ont permis de surmonter les résistances notamment de l’Italie et de la Grèce.
La réforme prévoit un système de solidarité entre États membres dans la prise en charge des réfugiés, et un examen accéléré des demandes d’asile de certains migrants aux frontières, afin de les renvoyer plus facilement vers leur pays d’origine ou de transit. Ce feu vert ouvre la voie à des pourparlers avec le Parlement européen, en vue d’une adoption de la réforme avant les élections européennes de juin 2024.
« Ce ne sont pas des décisions faciles pour tous ceux qui sont autour de la table, mais ce sont des décisions historiques », a salué la ministre allemande de l’intérieur, Nancy Faeser. La commissaire européenne aux affaires intérieures Ylva Johansson s’est réjouie d’une « étape très importante » pour le Pacte sur l’asile et la migration, présenté en septembre 2020.
Source : la-croix.com
Au Niger, les expulsions de migrants par l’Algérie voisine se poursuivent
D’après le projet Alarmphone Sahara, près de 1500 personnes en 11 jours, sont encore arrivées aux postes frontières du Point zéro et d’Assamaka, dans le Nord du Niger, à quelques kilomètres de la frontière algérienne. Le village d’Assamaka abrite désormais plus de 4500 migrants. Depuis des semaines, le centre de transit géré par l’Organisation internationale des migrations, y est débordé. Et pourtant, les vagues d’expulsion se poursuivent.
« Dans ces convois, nous avons des hommes, des femmes, des enfants et des adolescents isolés, alerte le Dr. Chéhou Azizou, président de l’association Jeunesse nigérienne au Service du développement durable et coordonnateur du projet Alarmphone Sahara au Niger. Ils ont été violentés pendant les arrestations. D’autres chassés, effrayés par des tirs de fusil, d’autres sommes rattrapées sur le lieu de travail, d’autres c’est dans les maisons qu’on les rattrape, ils arrivent vraiment démunis et sans argent, sans bien, sans vêtements. Quant aux femmes et aux enfants, c’est vraiment des situations déplorables. Et le Niger se trouve être la frontière de l’Union européenne.
Et d’autres pays tels que la Libye, le Maroc et l’Algérie sont aussi reconnus comme étant des véritables gendarmes de l’UE à travers leurs garde-côtes. Et ils répondent des injonctions de l’Union européenne. C’est ce qui explique réellement ce que depuis le début de l’année 2023, les expulsions se sont même accentuées.»