Mort de migrants africains à Melilla – Macky Sall : « Je suis choqué par la mort tragique »
Le Chef de l’Etat Macky Sall et président en exercice de l’Union africaine s’est indigné à travers un post publié sur son compte Twitter, de la barbarie que des migrants africains ont subie à Melilla.
Ainsi, il dénonce vigoureusement le traitement inhumain des garde-côtes. «Je suis choqué par la mort tragique de plusieurs migrants africains à Melilla. J’exprime ma compassion et mes condoléances à leurs familles éplorées. Je souhaite prompt rétablissement aux blessés», a-t-il posté.
Je suis choqué par la mort tragique de plusieurs migrants africains à Melilla. J’exprime ma compassion et mes condoléances à leurs familles éplorées.
— Macky Sall (@Macky_Sall) June 27, 2022
Je souhaite prompt rétablissement aux blessés.
Drame migratoire de Mélilla : Le réseau Ouest africain des droits des migrants (ROA PRODMAC) condamne et exige des sanctions 
Enième massacre aux enclaves Maroco-Esoagnoles.: les massacres racistes des personnes en migration, engendrés par les politiques migratoires des Etats Européens et de leurs partenaires, doivent cesser.
Ce vendredi, 22 Décembre 2022, alors que des migrants subsahariens ont tenté de franchir les barrières de l’enclave espagnole de Melilla, la brutalité des garde-frontières espagnols et marocains a provoqué la mort d’au moins 27 personnes et plus de 300 blessés.
Ce massacre, est la manifestation évidente de la guerre aux migrants doublée d’un racisme anti-noirs menée depuis les années 2005-2006 aux frontières maroco-espagnoles, et témoigne une nouvelle fois du permis de tuer donner à la Guardia civil espagnole et aux forces auxiliaires marocaines, pour « défendre » les frontières espagnole et européenne.
Ce énième épisode met également en évidence un processus continu de banalisation des morts migrants africains aux frontières. Des attaques de plus en plus directes et spectaculaires perpétrées sur le territoire Marocain deviennent de plus en plus fréquentes
Les images et vidéos réalisées sur place par des associations de défenses des droits humains dont l’Association Marocaine des Droits Humains – Section Nador, insoutenables, documentent, une fois encore, les massacres racistes perpétrés à ces frontières, orchestrées par les autorités Marocaines et Espagnoles , avec le soutien de l’Union européenne, en toute impunité, depuis des décennies.
Le traitement des corps des personnes décédées en dit long sur la barbarie et la déshumanisation à l’œuvre à cette frontière.
Le réseau roa prodmac est choqué par la barbarie et la violence des images véhiculées par les medias sociaux.
Le réseau prodamc dénonce le silence coupable des chefs d’état africains face aux comportements des forces auxiliaires Marocaines et la Guardian civile espagnole
En outre Nous organisations membres du réseau Ouest africains des droits des migrants exigeons :
- – Que soit diligentée une enquête sur le déroulé des évènements du 24 juin 2022 et sur les responsabilités des forces de l’ordre marocaines et espagnoles dans la mort de ces personnes pour faire toute la lumière sur les circonstances de ce massacre et les responsabilités
- – à l’Union africaine de prendre des sanctions à la dimension de la réaction Marocaine,
- –
– Que soit réalisé un examen médico-légal systématique des corps des victimes et que soit ouverte une enquête en recherche des causes de la mort pour définir les responsabilités afin de garantir l’accès à la justice et à la vérité, pour les personnes décédées et les victimes de coups et blessures dans leur tentative de franchir les frontières.
– Le respect et la dignité pour les victimes de la guerre aux migrantes menée par l’UE, et leurs proches, par la prise en charge de l’identification de chaque victime, la recherche et l’information de leurs familles, ainsi que le rapatriement des corps en vue de leur inhumation.
- L’accès à l’information des sociétés civiles ainsi que des journalistes afin d’assurer le droit de regard de la société civile et une information transparente et indépendante sur les circonstances de ce drame et les responsabilités liées.
- Mettre fin à l’impunité dont sont victimes les personnes migrantes
– La mise en œuvre effective, au nom du principe d’égalité, de la liberté d’aller, de venir et de s’installer pour toutes, indispensable corollaire de la défense des droits des personnes migrantes
ROA PRODMAC / Réseau Ouest Africain pour la Protection des Droits des Migrants, Réfugiés et Demandeurs d’Asile et de Libre Circulation
www.roa-prodmac.org
Drame migratoire à Melilla : La commission de l’UA demande l’ouverture immédiate d’une enquête
La commission de l’Union africaine condamne les violences de Melilla. Elle demande l’ouverture d’une enquête immédiate sur les migrants tués dans une répression de la police marocaine, d’après lequotidien.sn.
Des migrants ont tenté de franchir une frontière internationale entre le Maroc et l’Espagne. La police marocaine a fait usage de force. Cette répression a entraîné la mort d’au moins 23 personnes. Elle a aussi occasionné de nombreux blessés.
Le président de la Commission de l’Union africaine se dit préoccupé et choqué par le « traitement violent et dégradant des migrants africains ». Moussa Faki Mahamat « rappelle à tous les pays leurs obligations en vertu du droit international de traiter tous les migrants avec dignité et de donner la priorité à leur sécurité et à leurs droits humains, tout en s’abstenant de recourir à une force excessive ».
Contribution : Melilla, de l’espoir à la désillusion !
L’émigration n’est pas un phénomène nouveau. Mais les traitements inhumains des migrants deviennent récurrents dans le pays d’accueil ou de passage notamment au Maroc. Le Maroc, un carrefour migratoire et pays d’accueil du fait sa proximité avec les iles espagnoles continuent de briser les rêves des migrants sub-sahariens. C’est un nouveau drame de la migration aux portes de l’UE avec des pertes de vies humaines (environ 23) inacceptables qui vient de se produire. Il s’y ajoute le nombre élevé de blessés. Face à cette tragédie humaine, une enquête sérieuse et indépendante doit être menée pour déterminer les circonstances de ce bilan très lourd. Cette situation fréquente montre à suffisance que les politiques migratoires suivies sont incohérentes, mortelles et obsolètes avec des frontières et des barrières qui tuent.
Ipso-facto, les présidents africains sub-sahariens surtout doivent réagir et les institutions internationales ne doivent pas aussi rester muettes. Les jeunes migrants sub-sahariens continuent de perdre la vie dans la mer durant leur voyage sans retour sans compter les innombrables interpellations des pirogues en pleine mer et les incessantes arrivées dans les îles Maghrébines et espagnoles.
Ces départs massifs montrent que les Etats africains ont failli leurs politiques de l’emploi des jeunes malgré les potentialités disponibles.
Qu’est ce qui justifie ces départs énormes?
Beaucoup de justificatifs de départ de nos jeunes vers d’autres lieux estimés plus faciles à vivre sont évoqués par l’opinion publique majoritaire. D’autres s’interrogent sur l’inefficacité des politiques d’emploi des États et des taux de chômage parfois chroniques. Il faut aussi reconnaitre que les jeunes africains pensent que la migration est une carte de luxe à exhiber aux yeux de la société. Les retours des migrants réussis sont aussi un facteur parfois provocateur des départs massifs. L’autre réalité à reconnaitre est que beaucoup d’États africains n’ont pas sérieusement pas pris en compte la question migratoire dans leurs agendas politiques. C’est ce qui justifie les réactions factuelles de nos gouvernements en cas drames migratoires. Nos États ne connaissent pas assez nos migrants. Ils sont sources de questionnements que lorsqu’il y a de pertes de vie fréquentes et énormes. Ces départs fréquents justifient l’échec des États sur certaines politiques et programmes de développement.
En plus cette panoplie de cause, l’injustice, la non tenue des promesses, le système éducatif surtout jugé non professionnel avec des grèves intempestives, la jeunesse pense que l’Afrique n’est pas l’avenir et elle pense que la migration est la seule alternative pour accéder à une ascension sociale et économique plus prompte. La société africaine est parfois très agressive et juge fainéant voire paresseux un jeune qui n’a pas réussi financièrement. Avec aussi les rivalités, certaines familles poussent leurs fils à des aventures périlleuses.
Nous remarquons qu’il existe une multitude de facteurs d’émigration clandestine. Mais le durcissement de l’obtention des visas lié à la migration choisie est un facteur clé des émigrations clandestines. Paradoxalement les migrants clandestins casquent des fortunes pour aller périr sur la route.
Dans tout cela, la technologie joue aussi un rôle moteur pour la tentative de l’émigration irrégulière. Ce sont autant de causes de l’émigration clandestine persistante.
Ce fléau reste un défi majeur que nos États doivent faire face et retenir la jeunesse pour promouvoir un essor plus cohérent et rapide du continent africain.
Comment y parvenir ?
On dit souvent qu’un problème bien posé est à moitié résolu. La jeunesse est un vecteur de développement très crucial mais qui doit être formée, encadrée et suivie avec précaution. Le développement ne peut pas empêcher la migration mais peut quand même peut favoriser une émigration sûre et régulière. Pour retenir la jeunesse toujours en quête d’un avenir et ailleurs meilleur, il faudra:
1_ Promouvoir un système éducatif qui permettra aux jeunes d’avoir une vision de développement de proximité avec des idées locales;
2_Développer l’entrepreneuriat local avec la création des chaines de valeur bien structurées ; 3_Faire des transformations structurelles ;
4_Développer une stratégie d’attractivité du monde pour promouvoir un système agro-pastoral plus dynamique et générateur de revenus;
5_Connecter la technologie à nos réalités sociales pour faire des innovations locales accessibles aux peuples moins instruits.
Je pense aussi qu’il bon de revoir parfois les contenus des médias qui font penser que l’Europe est un eldorado où on peut gagner facilement la vie. Et pourtant les points sombres et certaines réalités occidentales ne sont pas bien tenus en compte. A cela s’ajoutent les programmes financés par les bailleurs étrangers qui parfois ne riment avec les besoins socio-économiques de notre jeunesse africaine.
Comprenons que la réalisation de ces solutions n’est possible qu’avec une synergie d’action de tous les acteurs concernés directement/ou indirectement. Tout au long, nous constatons qu’il y’a autant de facteurs de l’émigration clandestine considérée comme une ambiguïté persistante. Il faut tout de même un effort énorme voire un sacrifice pour retenir les jeunes et un modèle de développement économique profitable et accessible à notre population.
Bocar Harouna DIALLO, Géographe
Mort de 23 migrants Melila : L’Algérie charge le Maroc et dénonce des « exécutions sommaires »
L’Algérie a qualifié hier de « carnage » la mort de 23 migrants subsahariens vendredi à Melilla, l’enclave espagnole située au nord du Maroc. Un précédent bilan fourni vendredi, faisait état de 18 morts, rapporte Libération online.
Ce drame a eu lieu après la tentative de 2.000 migrants subsahariens de passer la frontière vers l’Espagne. C’est la troisième fois depuis une année que des migrants subsahariens tentent d’entrer à Melilla.
Les deux précédentes tentatives ont eu lieu en juin 2021 et mars 2022, alors que les relations entre le Maroc et l’Espagne traversaient une période de turbulences. Les deux pays se sont réconciliés le 18 mars dernier après la décision de Madrid de soutenir le plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental.
Des scènes choquantes ont été diffusées sur les réseaux sociaux, montrant des migrants allongés par terre, sous la surveillance des forces marocaines qui sont intervenues brutalement pour les empêcher de franchir la barrière qui sépare Melilla du territoire marocain.
Pour Amar Belani, envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb au ministère algérien des Affaires étrangères, les « images de ce carnage sont extrêmement choquantes ». « Elles renseignent sur l’extrême brutalité et l’usage disproportionné de la force qui s’apparentent, en la circonstance, à de véritables exécutions sommaires », a-t-il dénoncé dans une déclaration à TSA.
L’Algérie réclame une enquête indépendante.
L’ambassadeur algérien charge violemment le Maroc et l’accuse d’être responsable de ce drame qui a choqué le monde entier. « Ces événements tragiques mettent en relief la violation systématique des droits humains de la part d’un État qui a choisi, d’une part, d’instrumentaliser l’épouvantail de la submersion migratoire à des fins de chantage politique et d’autre part, de jouer le rôle de gendarme -contre espèces sonnantes et trébuchantes- dans le cadre de l’externalisation de la gestion des frontières extérieures de l’Union européenne ».
Pour Amar Belani, les images choquantes de migrants morts à Melilla faussent les tentatives du régime marocain de soigner son image. « On est très loin du prétendu rôle exemplaire théâtralisé lors de la tenue du sommet à Marrakech du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières », souligne Amar Belani qui réclame l’ouverture d’une enquête indépendante pour faire la lumière sur le « carnage » de Melilla.
« Les instances internationales et plus précisément le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés doivent diligenter des enquêtes indépendantes et transparentes pour déterminer les responsabilités et faire la lumière sur ces événements tragiques qui ont fait craquer le vernis de la pseudo « approche humanitaire dans la gestion des problèmes de la migration » », a-t-il réclamé.
Amar Belani enfonce le clou en estimant que le drame de Melilla a dévoilé le « vrai visage » du Maroc, « prétendu “champion” de la migration au sein de l’Union africaine et accueillant sur son territoire le siège de l’observatoire africain de la migration » et qui « nous rappelle par son approche purement prosélyte et zélatrice le magistère fictif qu’il prétend assumer à la tête du comité Al-Qods ».
Maroc : 18 morts parmi les migrants qui ont tenté de franchir la frontière de l’enclave espagnole de Melilla
Au moins 18 personnes originaires d’Afrique subsaharienne ont trouvé la mort en tentant de franchir de piste-frontière qui permettant d’accéder à l’enclave espagnole de Melilla, selon un communiqué publié vendredi soir par la province de Nador (nord-est).
Au moins 2 000 migrants avaient tenté, vendredi à l’aube, de traverser la clôture qui sépare le Maroc de l’Espagne et qui demeure une porte d’entrée très prisée vers l’Europe.
Plusieurs centaines de ces migrants ont ainsi été blessés dont certains très grièvement, dans des affrontements avec les forces de l’ordre, côté marocain, comme côté espagnol.
Dans son communiqué, la province de Nador fait état d’affrontements « très violents » et indique que les victimes ont trouvé la mort en tentant de passer à travers la clôture de fer.
Le bilan final de cette tragédie n’est pas encore connu mais devrait s’alourdir au vu des nombreuses vidéos et images publiées sur les réseaux sociaux et qui montrent des dizaines de migrants au sol, quasiment inertes.
À noter que le poste-frontière qui sépare le Maroc de l’enclave de Melilla est marqué par une clôture de fer particulièrement imposante, haute de plusieurs mètres et très difficile à escalader, agrémentée de fils barbelés destinés à empêcher son franchissement, comme l’a constaté début juin le correspondant de l’Agence Anadolu.
Un campement de 360 migrants évacué dans le nord-est de Paris
Ces personnes vont être « accueillies en centre d’hébergement » pour y « bénéficier d’une évaluation de leur situation administrative », a précisé la préfecture. Un total de 360 migrants ont été évacués mercredi 22 juin d’un campement de fortune près de la porte de Pantin, dans le nord-est de Paris, à la lisière avec la Seine-Saint-Denis, a fait savoir la préfecture d’Ile-de-France.
« On a vu arriver il y a deux semaines les premières tentes sur ce terrain », un square en bordure de périphérique, a déclaré le maire du 19ᵉ arrondissement, François Dagnaud (PS), pour qui les occupants étaient pour l’essentiel des « hommes isolés afghans et originaires de la Corne de l’Afrique, demandeurs d’asile pour la plupart ».
Ces personnes vont être « accueillies en centre d’hébergement » pour y « bénéficier d’une évaluation de leur situation administrative, d’un accompagnement social, sanitaire et administratif avant d’être réorientées vers des hébergements adaptés à leur situation en Ile-de-France » ou ailleurs, assure la préfecture.
« On est toujours dans le même cycle »
Mais pour les associations d’aide aux migrants, il s’agit d’un même groupe qui reconstitue régulièrement des campements entre le nord-est de Paris et les communes limitrophes de Seine-Saint-Denis.
Ainsi, selon un bénévole du collectif Solidarité Migrants Wilson, une partie des personnes évacuées mercredi était présente parmi les 500 migrants évacués le 11 mai à Pantin. Installés depuis plusieurs mois sur un parking, ils y vivotaient dans des conditions insalubres.
« On est toujours dans le même cycle », estime M. Dagnaud pour qui la prise en charge finit « bon an mal an » par avoir lieu, mais sans « jamais réussir à faire en sorte que ça ne passe pas par la rue ». Selon l’élu socialiste, « le gouvernement et l’Union européenne n’ont pas encore tiré les conséquences de ces situations d’impasse ».
Les migrants africain retournent-ils dans leur pays d’origine (Reportage)
On peut avoir l’impression que les migrants africains qui sont en Europe ne retournent pas vivre dans leur pays d’origine, sauf si les autorités des pays de destination les forcent à retourner (en les expulsant) ou les y encouragent (avec des programmes d’aide au retour volontaire). Alors, les migrants africains retournent-ils dans leur pays d’origine ? Les données des enquêtes MAFE (Migrations entre l’Afrique et l’Europe) nous aident à répondre à cette question.
Premièrement, ces données montrent que, quand ils arrivent en Europe, de nombreux migrants ont l’intention de retourner. C’est par exemple le cas de la moitié des migrants sénégalais et congolais qui sont arrivés en Europe entre 1960 et 2009. Et, dans les faits, les retours ont été non négligeables.
Dix ans après leur arrivée en Europe, 20% des sénégalais et 40% des congolais ont effectué un retour de long terme (de plus d’un an).
Deuxièmement, les données révèlent que les migrants africains retournent surtout pour des raisons familiales et professionnelles, et pas parce qu’ils ont été forcés ou encouragés par les autorités des pays européens. Les migrants qui sont retournés suite à des problèmes de papiers sont peu nombreux. Seuls 11% des sénégalais et 3% des congolais sont retournés pour cette raison.
Donc, la réponse est : oui, les migrants africains retournent dans leur pays d’origine. Ils en prennent eux-mêmes l’initiative. Cependant, on note une tendance à la baisse des retours, ce que l’on peut expliquer par deux types de facteurs :
D’un côté, la dégradation du contexte économique et politique dans les pays d’Afrique explique que les migrants sont moins enclins à retourner. Ils retournent moins quand la situation dans leur pays d’origine est instable et quand les conditions de vie sont difficiles, parce qu’ils savent que cela affectera leur réinsertion. A ce niveau, la crise qui a eu lieu en République démocratique du Congo dans les années 1990 (et qui se prolonge aujourd’hui) a marqué un tournant au niveau des retours.
Avant 1990, les migrants congolais avaient confiance dans la situation de leur pays et ils retournaient s’y installer mais, par la suite, la situation est devenue difficile à tel point que de nombreux Congolais ont annulé leur projet de retour.
D’un autre côté, les politiques migratoires européennes ont aussi un effet sur les retours. Il faut savoir que, au fur et à mesure du temps, il est devenu de plus en plus difficile pour les Africains d’obtenir un visa et de migrer en Europe. Les migrants en ont conscience. Les retours sont devenus moins fréquents car les migrants savent que, s’ils retournent et qu’ils rencontrent des problèmes pour se réinsérer dans leur pays d’origine, il leur sera difficile de migrer à nouveau par la suite.
En fait, les barrières que les Etats européens mettent en place pour empêcher les migrants d’arriver sur leur territoire ont aussi comme effet d’empêcher les migrants qui sont déjà en Europe de retourner dans leur pays d’origine.
La justice britannique rejette les recours contre les expulsions de migrants au Rwanda
Plusieurs personnes sont censées être envoyées au Rwanda mardi 14 juin dans le cadre de la politique controversée de Downing Street de renvoyer les migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni.
À la veille des premiers départs prévus, la justice britannique a rejeté lundi des recours de dernière minute contre le projet controversé du gouvernement d’envoyer au Rwanda des migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni. Un premier vol d’environ 30 personnes doit partir demain. « Cet appel est rejeté », a déclaré le juge de la Cour d’appel de Londres, saisi contre ce projet du gouvernement conservateur de Boris Johnson qui vise à décourager les traversées illégales de la Manche, en forte augmentation.
La politique de la ministre de l’Intérieur Priti Patel est vivement controversée dans le pays. Plusieurs manifestations ont eu lieu pour protester contre le renvoi de migrants vers le Rwanda. Le Prince Charles, censé ne pas se prononcer sur la politique du gouvernement, a dénoncé il y a quelques jours une « une politique épouvantable », selon The Times.
« Cela ne va pas du tout »
Mais si les ONG ont échoué à interdire la mesure, les différentes contestations lancées en parallèle ont eu pour effet de réduire significativement l’ampleur du premier vol. Il doit décoller demain et risque d’être quasiment vide. « Vingt-trois personnes ont vu leur ticket vers le Rwanda être annulé. Huit doivent toujours partir demain », a tweeté ce lundi Care4Calais, l’une des organisations qui avaient saisi la justice pour « stopper ce projet cruel et barbare ».
De son côté, le Haut-commissaire de l’ONU aux réfugiés Filippo Grandi a condamné énergiquement le projet du gouvernement britannique d’envoyer au Rwanda des migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni. « Cela ne va pas du tout, cet accord ne va pas du tout pour tellement de raisons différentes », a dénoncé Filippo Grandi au cours d’une conférence de presse à Genève, à la veille des premiers départs prévus.
RFI