Roa Prodmac – Rapport des travaux de la rencontre constructive du 26 et 27 Août 2017
Introduction:
Du 26 au 27 Aout 2017, s’est tenue à Bamako, au Mali, une réunion d’organisations ouest africaines qui travaillent sur la défense des Droits des migrants et personnes déplacées. Cette réunion de Bamako, est l’aboutissement d’un processus de concertation sur la nécessité de disposer d’un cadre unitaire des acteurs ouest africains sur la migration, le droit d’asile et la protection des refugiés.
Elle fait suite à une première réunion qui avait lieu à Nouakchott, en Mauritanie, en 2013. Depuis lors, les initiateurs du processus ont gardé le contact et ont continué à réfléchir sur comment parachever le processus afin de disposer d’un cadre unique d’action et de concertation des acteurs de la société civile sur la thématique Migration. La rencontre de Bamako, a réuni une trentaine de délégués, venus du Mali, pays d’accueil, du Bénin, du Togo, de la Mauritanie, du Niger, du Sénégal, de la Côte d’ Ivoire ;etc.
Ce document est le rapport des deux jours de travaux qui ont débouché sur la mise en place du Réseau Ouest Africain/ Défense des Droits des Migrants- Droit d’Asile et Protection des Refugiés ( ROA- PRODMAC)
Le rapport est construit autour de trois points essentiels qui consacrent les trois moments forts de la rencontre. Il s’agit notamment:
- De la cérémonie d’ouverture de la rencontre
- Début des travaux- rappel du contexte et – débats généraux,
- La cérémonie de clôture
I- La cérémonie d’ouverture de la rencontre:
La cérémonie d’ouverture a été marquée par des discours d’usage.
Il faut noter le discours de bienvenue du Président de l’AME, M Ousmane Diarra, qui a souhaité la bienvenue aux participants en terre africaine du Mali. Il a aussi remercié le Gouvernement du Mali, qui malgré un agenda très chargé, a tenu à se faire représenter à cette rencontre sous régionale.
Monsieur Diarra ensuite fait part des dispositions logistiques qui sont prises pour faciliter le séjour aux délégués, tout en s’excusant des imperfections ou manquements qui pourraient advenir, malgré l’envie de tout réussir dans cette rencontre qui anime le Comité d’organisation.
Il a aussi remercié le partenaire qui a accepté de nous accompagner dans ce processus; il s’agit de Médico , une ONG allemande qui travaille sur la protection des Droits humains, entre autres.
A sa suite, M Amadou Mbow, au nom du Comité est revenu sur l’historique de ce processus qui a été lancé à Nouakchott en 2013. En effet, une première réunion a eu lieu, en Mauritanie; réunion qui a permis de poser les bases de ce qui devrait être le cadre unitaire des acteurs de la migration. Dans son propos, il est largement revenu sur les péripéties de cette initiative entre des responsables d’organisations sociales en Mauritanie, au Mali, au Niger, et au Sénégal. Avant de conclure, il aussi tenu à remercier les Organisateurs de cette rencontre, qui n’ont ménagé aucun effort pour la réussite de la réunion. Il s’agit là des membres de l’AME, qui ont travaillé dur pour préparer le terrain. M Mbow a aussi adressé de vifs remerciements aux autorités du pays, dont le Gouvernement q tenu à se faire représenter dans l’ouverture des travaux. A ces remerciements, il a aussi associé le partenaire Médico, qui une fois contacté a accepté d’office d’accompagner le processus.
A la suite de ces deux intervenants, Mme Néma Guindo, Représentante du Ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’intégration africaine a pris la parole.
Dans son propos, elle a transmis le message de salutations du Ministre, empêché, avant de dire toute l’attention que les autorités du Mali portent à cette importante rencontre sous régionale sur la défense des Droits des migrants. Cette réunion et les résultats qui en sont attendus, nous inspirent beaucoup d’espoir dans la prise en prise en charge des Droits des migrants en Afrique et dans le monde.
Et c’est sous cette note d’espoir que « je déclare ouverte, au nom du Ministre, empêché, la réunion multi acteurs de Bamako sur la Défense des Droits des migrants, le Droit d’Asile et la liberté de circulation ».
Après cette cérémonie officielle, une pause café a été observée qui a permis de faire une photo de famille. Et à la reprise, les travaux proprement dit ont commencé par une présentation introductive du facilitateur, axée sur une analyse participative du contexte sous régional, régional, et international. Cette présentation a été complétée par des présentations succinctes pays, par les différents délégués présents.
Cette analyse du contexte est ainsi si dessous présentée.
II- Rappel du contexte- justification et débats généraux:
Depuis le début des années 2000, le contexte international de plus en plus difficile avec la crise de la mondialisation, la montée de la xénophobie, l’arrivée sur la scène politique de la Droite dans beaucoup de pays, le nationalisme étroit de certains pays, ne présagent rien de bon, quant à la liberté de circulation des personnes et des biens en Afrique et dans le monde. Alors il faut agir et vite; mais il faut surtout agir dans la cohésion, et dans la synergie. Mais, de l’avis de tout le monde, il faut travailler ensemble afin d’endiguer le mal. Car la migration est un acte naturel, qui se passe au quotidien et la gestion efficace de cette donnée, est une chose suffisamment sérieuse qu’aucun Etat, aucune Organisation à elle seule ne saurait prendre en charge. Bien évidemment, c’est sans doute pourquoi, certains ne cessent d’appeler à une mise en réseau, en synergie de tous les acteurs qui travaillent sur la thématique. Des tentatives de mise en place de Plateformes nationales, sous régionales et régionales ont eu lieu ici et là depuis les années 2006/2007, lors de l’escalade des pirogues qui partaient des côtes de l’océan atlantique pour les îles Canaries. Aussi, des projets et/ou programmes transfrontaliers ou inter-Organisations ont aussi été initiés, le tout dans l’idéal de mettre ensemble des acteurs sociaux et aussi bâtir un dialogue politique bien partagé et soutenu par tout le monde.
On peut entre autres expériences, évoquer le Programme LoujnaTounkaranké, le Programme MADE Afrique, entre autres. Mesurant les enjeux et l’importance de la question, dans un contexte de crise sécuritaire de plus en plus profonde, des acteurs de l’Afrique de l’Ouest, se sont décidés à se mettre ensemble pour plus d’efficacité dans les actions à mener dans la zone. Voila comment avaient en 2014, lancé l’initiative d’une Grande Plateforme multiacteurs qui regroupera les Organisations de Droits de l’Homme, les ONG sur la migration, les Organisations de femmes, de jeunes, les centrales syndicales, etc, pour plus de cohérence et d’efficacité. Une 1ere réunion a été tenue à cette époque à Nouakchott, sous l’égide de l’AMDH, une organisation, pionnière dans la défense des Droits humains en Mauritanie. Cette réunion avait recommandé une mise en place d’une Réseau et/ou Plateforme ouest africaine qui mettrait les acteurs dans une plus grande synergie d’action et de mobilisation. Mais la dynamique restait encore à parfaire et à concrétiser depuis lors. C’est donc pour parachever ce processus et disposer en meme temps, d’un espace commun d’actions, de réflexion et de dialogue, que les initiateurs ont convoqué une seconde réunion qui a eu lieu à Bamako, au Mali, du 26 au 27 Aout 2017.
De Nouakchott à Bamako, le chemin a sans doute était long et parsemé d’embuches, mais, l’engagement des uns et des autres qui est resté intact et constant, a permis de le parcourir en tirant beaucoup de leçons, et des enseignements utiles, notamment dans des projets et/ou programmes transfrontaliers sur la migration, le droit d’asile, la protection des réfugiés et la liberté de circulation qui est un acquis important dans l’héritage de nos peuples, unis par l’histoire et la géographie.
Au demeurant, de Nouakchott 2013, à Bamako, en 2017, que de réflexions, de balbutiements, de recherches, d’interrogations, le tout pour trouver une voix adaptée pour la mise en place d’un Cadre unitaire d’actions, de mobilisation, et de dialogue politique afin de mieux protéger les Droits des migrants , des populations en quête d’Asile et des réfugiés victimes d’une gouvernance politique de plus en plus inégalitaire. La réunion de Bamako a donc permis de parachever le processus interne de mise en place d’un réseau ouest africain des acteurs , longtemps réclamé par beaucoup d’observateurs. Le processus a certes était long, mais pragmatique. Aujourd’hui, il a abouti à la naissance d’un « Bébé », baptisé à Bamako, une terre africaine de migration, de rencontres et d’échanges, depuis les temps des grands empires et des royaumes qui ont fortement marqué notre histoire au lendemain des grandes vagues de migration parties de l’Egypte, cœur pharaonique de l’histoire de l’Afrique, berceau de l’humanité. Ce Réseau, se veut celui de toutes les Organisations défenseurs des Droits Humains, des acteurs de la migration, du Droit d’asile, du droit de refuge, des chercheurs et universitaires travaillant sur les questions de populations, et de toutes les ONG et OSC qui portent dans leur agenda, ces thématiques.
Le contexte mondial reste marqué par ce que certains appellent la crise migratoire, qui en vérité, n’est que la crise de la gouvernance néolibérale, marquée par la xénophobie, le racisme, l’intégrisme et l’ultranationalisme. Dans un tel contexte, les acteurs étatiques et non étatiques sont interpellés. Ainsi, avec les options des pays de l’Union européenne, décidés à criminaliser la migration, sous une géopolitique très tendue, et même militaire, cette option s’est illustrée depuis le Sommet de Malte qui avait retenu les refoulements, la reconduction et les laisser passer européens, par son caractère policier
En Afrique de l’Ouest et même du Centre, des zones de migration par excellence, les mouvements de populations se sont accentués ces dernières dix ans , avec des problèmes récurrents de violation des droits humains, malgré les dispositions protocolaires pour la liberté de circulation des personnes et des biens, signées entre les différents Etats membres au sein des Institutions sous régionales comme la CEDEAO, l’UEMOA, la CEMAC, le G5 Sahel, etc. Aussi, sous le prétexte des questions de sécurité, les populations de la sous région, éprouvent de plus en plus des problèmes réels de circulation avec les dispositifs répressifs imposés par les Etats, avec les injonctions des pays de l’Union européenne qui ont décidé de délocaliser le contrôle de leurs frontières sur le continent africain. Il s’y ajoute toute la tragédie humaine autour de la Méditerranée, avec des milliers de morts à travers des naufrages répétitifs qui ont fini de transformer ces eaux en cimetières marins ; et le tout sous l’indifférence des autorités africaines avec le mutisme des Etats et des Institutions communautaires.
En effet, depuis 2014, plus de 12 000 personnes en migration vers l’Europe ont perdu la vie en Méditerranée selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés, dont 5 022 pour la seule année 2016. La plupart d’entre elles restent « non-identifiées ». Ces drames intolérables sont la conséquence des politiques migratoires de l’Occident qui, en voulant empêcher les personnes d’arriver en Europe, obligent les exilés à emprunter des itinéraires de plus en plus périlleux. Il faut noter que derrière chaque personne disparue en mer, il y a une mère, un père, un conjoint, des enfants, des cousins, des amis, enfermés dans l’attente, l’angoisse et l’espoir de revoir ce proche en quête de vie meilleure. Cette situation nécessite une réelle prise en charge et une implication de tous les acteurs à tous les niveaux. Les droits des migrants sont constamment violés, malgré la détermination et l’engagement des Organisations Non Gouvernementales, en relation étroite avec celles des Droits de l’Homme. Les différents processus en cours, (Rabat, Khartoum ; Valleta, etc le silence et l’indifférence des Institutions africaines, face aux drames, le trafic d’Etres humains, la mal gouvernance, l’exclusion sociale, l’accaparement des terres et des ressources naturelles ; les changements climatiques les conflits répétitifs, les élections à risques, les régimes dictatoriaux qui s’éternisent au pouvoir, le manque de démocratie et de justice sociale ; tout cela, constitue, un cocktail facteurs potentiels qui poussent les jeunes et les femmes à devoir quitter les campagnes africaines abandonnées ou exclues des schémas des politique de développement, à la quête de meilleures opportunités.
Le dialogue social et politique entre les décideurs et les leaders des ONG/OSC, le plaidoyer permanent depuis plusieurs années, tout cela n’a pas encore permis de prendre des mesures idoines contre les droits des migrants constamment violés; avec de plus en plus une tendance vers le trafic d’être humains, exposant ainsi, les mineurs et les femmes qui tentent de prendre les nouvelles routes de la migration, à l’intérieur des frontières africaines, mais aussi à l’extérieur de celles-ci. Alors il faut agir et vite; mais il faut surtout agir dans la cohésion, et dans la synergie. Il faut travailler ensemble afin d’endiguer le mal. Car la migration est un acte naturel, qui se passe au quotidien et la gestion efficace de cette donnée, est une chose suffisamment sérieuse qu’aucun Etat, aucune Organisation à elle seule ne saurait prendre en charge. Bien évidemment, c’est sans doute pourquoi, certains ne cessent d’appeler à une mise en réseau, en synergie de tous les acteurs qui travaillent sur la question. Cet appel, les Organisations présentes à la réunion de Bamako, l’ont bien entendu, et se sont engagées à la mise en place de ce réseau. Ainsi, de Nouakchott à Bamako, le Réseau tant souhaité, et même réclamé est né!!! Au cours des travaux de la réunion de Bamako, les participantes et participants se sont posés de nombreuses questions comme:
- Quelle est la plu value d’un réseau qui met les acteurs ensemble?
- A quoi doit-il ressembler ce réseau? Quel nom faudrait-il lui donner? Sa Vision et sa Mission?
- Comment sera-t-il structuré? Et quel doit être son mode de fonctionnement?
- Avec quel règlement ou charte de gouvernance?
- Quels sont les axes prioritaires sur lesquels, le Réseau doit travailler?
- Quel agenda et quelle feuille de route au sortir de cette réunion de Bamako?
- Quelles recommandations particulières lui seront faites?
Mesurant les enjeux et les défis du moment, dans une sous région caractérisée par de fortes dynamiques migratoires, les délégués des Organisations qui ont pris part à la rencontre, ont fait le pari consensuel et le serment de mettre en place ce Réseau qui va travailler essentiellement sur:
- La défense des droits fondamentaux des migrants, conformément à la Charte du Mandé, à la déclaration universelle des Droits de l’Homme et des Peuples,
- Le Droit d’Asile dans un contexte de crises récurrentes
- La liberté de circulation des personnes et des Biens dans une sous région qui porte un grand héritage d’intégration et d’échanges depuis le temps des empires et des grands ensembles, en rapport avec les Protocoles et conventions signés entre les Etats -parties,
- La protection des réfugiés et personnes déplacées dans un monde qui fait face à des foyers de tension et à des changements climatiques sans précédent;
Notre Réseau qui regroupe des OSC/ONG /OCB et autres acteurs, s’engage à travailler avec:
Les Etats et les Institutions sous régionales, les Organisations sociales et citoyennes de migrants nationales, sous régionales, régionales et internationales, les Organisations de défense des Droits Humains, les ONG/OCB/OSC, les Partenaires techniques et financiers, les Chercheurs universitaires et de recherche, les Organes de presse, les artistes etc. Le Réseau sera constitué de différentes Organisations qui vont le porter juridiquement dans les différents pays de la sous région et qui vont garantir une existence juridique. Il sera régi par une Charte et des Principes auxquels, toutes les Organisations membres, les personnes physiques qui y participent vont respecter. En plus des membres fondateurs qui l’ont porté sur les fonds baptismaux, depuis la réunion de Nouakchott, le Réseau reste ouvert à toutes les Organisations qui travaillent sur la thématique et qui épousent sa vision, sa mission, et ses objectifs, tels que déclinés ci -dessous.
II-a : Notre Vision:
Notre Réseau vise « un Monde de justice sociale, d’équité où les Droits des migrants et des réfugiés sont suffisamment protégés et respectés, où le Droit d’asile est accordé à toutes les personnes sans exception, afin que la mobilité humaine retrouve ses valeurs de solidarité et de partage. »
II- b :Notre Mission:
« Connecter et mettre en réseau dynamique les Organisations de défenses des Droits des migrants, des réfugiés, des demandeurs d’Asile, dans l’idéal de renforcer les capacités de mobilisation et de plaidoyer des acteurs dans le cadre d’un dialogue multi – acteurs dans la sous région et en Afrique. »
II-c : But et Objectifs:
En créant ce Réseau Ouest africain, les Organisations et acteurs réunis à Bamako ont comme but de mettre ensemble leurs ressources et leurs expériences pour être plus efficaces et plus performants dans les actions et mobilisations de défense des migrants qui sont déroulés depuis des années dans la sous région, en Afrique et dans le monde.
II- d : Objectif stratégique :
L’objectif stratégique de notre Réseau, c’est de « Contribuer massivement à une meilleure protection des Droits des migrants, et de toutes les personnes déplacées pour diverses raisons.
II- e : Objectifs spécifiques :
- OS1 : Elargir les bases locales et nationales du Réseau sous régional en suscitant l’adhésion des autres organisations de défense des Droits humains et de toutes les Organisations sociales et citoyennes qui travaillent sur la thématique.
- OS2 : Renforcer les capacités des membres et de tous les acteurs qui y participent pour plus d’efficacité dans les actions et dans la mobilisation sur le respect des Droits des migrants, le Droit d’asile et la protection des personnes réfugiées
- OS3 : Accompagner, vulgariser les conventions, les protocoles inter –Etats et Influencer positivement les politiques et programmes sur l’intégration, la libre circulation des personnes et des biens dans la sous région et en Afrique.
- OS4 : Consolider, renforcer et développer les relations de partenariat et de collaboration avec les autres Réseaux et Plateformes nationales, sous régionales, régionales et internationales, sur la migration et le développement ;
II- f : ORGANISATION -STRUCTURATION ET MECANISMES DE FONCTIONNEMENT DU RESEAU.
Le Réseau est constitué de différentes organisations, mais aussi de personnes physiques, chercheurs, experts et personnes ressources.
La réunion de Bamako a retenu que l’organisation et les mécanismes de fonctionnement du Réseau ouest africain obéiront aux formules classiques d’organisation de ce genre de plateforme. C’est-à-dire une organisation et un fonctionnement souple, opérationnel basées sur des organes selon le schéma suivant :
L’ASSEMBLEE GENERALE (AG) qui regroupe les membres de base du Réseau. Elle est l’instance suprême de décision du Réseau |
Groupes de Travail thématique |
LE COMITE DE PILOTAGE. (COPIL) Il est l’organe de supervision et de contrôle des Orientations et décisions arrêtées par l’Assemblée Générale. |
La Coordination Générale – une sorte de Secrétariat d’animation et de mobilisation L’Organe de mise en œuvre et de déroulement des programmes et des activités de terrain |
Plateformes nationales portées par un Point focal qui sert d’adresse et de contact dans chaque pays |
Personnes ressources et experts collaborateurs et partenaires du Réseau |
Il faut rappeler qu’une Charte sera adoptée qui servira de principes fondamentaux d’adhésion, de gouvernance et d’animation du Réseau. Cette Charte définira aux détails, les prorogatifs des différentes instances de décision et des organes de base. Après avoir décliné la structuration et les mécanismes de fonctionnement, la réunion a abordé le point relatif aux axes prioritaires de ce Réseau nouvellement mis en place. Après de larges débats et des échanges fructueux, les participants ont les Axes prioritaires suivants :
II- g: Axes prioritaires déclinés à la création du Réseau à Bamako
AXE1: Renforcement des capacités et formation des membres.
Cet Axe portera surtout la formation des leaders et le renforcement des capacités acteurs afin de leur permettre de mieux défendre les droits des migrants, le Droit d’asile et de refuge des personnes déplacées dans la sous région, en Afrique et dans le monde ;
AXE2: Vulgarisation et promotion des textes de Conventions et/ou protocoles sur les droits des migrants, le droit d’asile, la liberté de circulation etc
Cet Axe permettra de travailler sur une meilleure connaissance des textes régissant les droits des migrants, des demandeurs d’asile, et sur les principes de libre circulation des personnes et des biens dans la sous région et en Afrique, berceau de l’humanité. Il s’agira aussi de revisiter notre héritage d’hospitalité, d’accueil et libre circulation qui datent depuis les temps des grands empires et des royaumes africains.
AXE3: Promotion, défense et respect des Droits des migrants à travers les frontières et les corridors dans tout l’espace sous régional, en Afrique et dans le monde ;
Dans cet Axe, il s’agira de travailler dans un esprit de synergie et de solidarité sur la défense des migrants, qui sont souvent violés, bafoués par des politiques répressives et discriminatoires dans un contexte de crise, de foyers de tension, qui secouent le continent et le monde ;
AXE 4: Valorisation des bonnes pratiques, échanges d’expériences et accompagnement des diasporas et des Communautés africaines établies dans la sous région et dans le monde.
Ici, il s’agira de valoriser les bonnes pratiques, de partager les leçons et expériences positives ; d’accompagner les diasporas et travailleurs installés dans les capitales et villes de la sous région, et de soutenir les communautés ouest africaines et africaines à mieux s’intégrer ou à mieux préparer au besoin les retours dans leurs localités d’origines. Ces Axes pourraient faire l’objet d’une prochaine planification à travers un programme prioritaire pour les deux ou trois ans à venir. Mais en attendant, la réunion a arrêté une feuille de route qui va marquer les toutes prochaines actions du Réseau. Aussi, à noter qu’un Comité Provisoire de pilotage a été proposé pour porter et parachever les tâches de mise en œuvre et de lancement du Réseau. Ce Comité provisoire est composé de :Du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Sénégal. Les Représentants de ces Organisations constituent le Comité Provisoire de pilotage. Cette feuille de route s’inspire des tâches prioritaires à faire pour le lancement, la massification et la vulgarisation du Réseau. Il tient compte aussi des agendas en cours ou à venir dans la sous région, en Afrique et dans le monde.
La feuille de route recommande de préparer et d’exécuter les tâches suivantes:
- Finaliser le rapport final dans les meilleurs délais pour le partager et s’en servir comme outils d’information et de massification dans les pays de la sous région
- Initier le draft de la Charte qui doit régir le Réseau.
- Tous ces documents doivent être traduis en différentes langues, celles utilisées dans la zone ouest africaine, notamment.
- Organiser des restitutions par toutes les délégations qui ont pris part à la rencontre en y invitant des organisations qui travaillent sur la thématique afin qu’elles soient informées de la création du réseau et qu’elles y adhérent si possible,
- Participer en masse à la réunion du Global Forum Compact qui se passe à Bamako et faire part de la naissance du réseau
- Envisager de participer au prochain Sommet Europe Afrique qui aura lieu à Abidjan, en décembre
- Envisager de prendre part au GFMD qui se tiendra au Maroc en début d’année 2018
- Organiser dans une des capitales une rencontre de lancement officiel et de planification du Réseau pour la période 2018/2019 ou au-delà.
- Se renseigner sur toutes les activités sous régionales, régionales et internationales afin de voir la possibilité d’y prendre part ;
- Envisager une mission de campagne d’information et de promotion du Réseau afin de créer une table ronde des partenaires, et élargir en même temps, les bases de ses membres.
III- La cérémonie de clôture.
Après les deux jours de travail, dans un esprit de fraternité, la réunion a été clôturée dans une cérémonie sobre, mais pleine d’enthousiasme par la Représentante du Ministère des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, Dr Néma Guindo. Cette cérémonie a été marquée par trois discours précédés d’une présentation des principaux résultats des travaux. Ainsi, le facilitateur a présenté la synthèse des résultats en insistant sur la formule de Réseau retenue, son organisation, les axes prioritaires, la feuille de route, etc. La salle a approuvé et adopté la synthèse finale, avant que les discours de clôture ne soient prononcés.
C’est d’abord, M Ousmane Diarra, Président de l’AME, notre hôte qui a remercié tout le monde d’avoir voulu répondre à l’invitation de son Organisation, avant de féliciter les délégués pour la qualité du travail abattu et les résultats obtenus qui consacrent la naissance du Réseau Ouest Africain pour la défenses des Droits des migrants, le Droit d’Asile et la protection des réfugiés. Le Président de l’AME a aussi remercié les autorités, le Gouvernement malien qui a bien voulu rehausser cette rencontre de sa présence, aussi bien à la cérémonie d’ouverture qu’à celle de la clôture. Il a aussi remercié les partenaires techniques et financiers, en l’occurrence, Médico International qui a bien accepté de soutenir cette importante rencontre.
Ensuite, ce fut le tour de M Amadou Mbow, au nom du groupe initiateur de cette rencontre, de rappeler le processus qui a abouti ce jour à la mise en place de ce Réseau, tant souhaité. Monsieur Mbow a eu aussi remercié les autorités maliennes, le partenaire Médico et félicité le modérateur des travaux qui a aussi préparé les termes de références, l’agenda et tout le schéma de la rencontre. Il a souhaité un bon retour à tout le monde, avant d’insister sur la nécessité de respecter les engagements pris à Bamako pour la mis en oeuvre rapide du dispositif mis en place.
Enfin, il revenait à la Représentante du Ministre, de procéder à la clôture des travaux .Dr Guindo a félicité encore une fois, les initiateurs de cette rencontre, d’avoir choisi la ville de Bamako pour l’abriter. Elle aussi félicité les participants pour les riches résultats qui viennent d’être présentés, et qui augurent d’un avenir prometteur pour la défense des migrants dans un monde en pleine crise.
Et c’est sous cette note que la Représentante du Gouvernement malien, au nom du Ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine, a déclaré clos les travaux de la réunion de Bamako, pour la mis en place du Réseau Ouest Africain/ Droit d’Asile. Les rideaux venaient de tomber sur la réunion de Bamako, qui a ouvert un réel espoir pour les acteurs sur la défense des migrants, le Droit d’asile et la liberté de circulation.
Fait à Bamako, le 27 Aout 2017.
Le Facilitateur
Mamadou M Diouf